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mercredi 27 juin 2012

Temps Inexistant

Temps Inexistant



           Nous sommes au XXIIème siècles, la France n'est plus que souvenir. La guerre a ravagé la planète mère, la planète Terre. Quelques survivants y sont encore, ceux et celles qui n'ont pas eu la chance d'être tirés au sort pour partir vers la nouvelle planète à 12 années-lumière. Cette terre nouvelle, Era, est gouvernée par un tyran, l'empereur de la Légion. La Légion est une alliance entre la Chine, le Japon, l'Inde, la Russie sans compter le Moyen-Orient. La légion faisait face à la Fédération Liberté Démocratique ( FLD), composée des États-Unis d'Amérique, l'Europe toute entière et de l'Afrique. Cette guerre faisait ravage, et malgré le chaos qui y régnait, un pacte incohérent fut  signé entre les deux ordres dont le but était celui de ne pas utiliser l'arme nucléaire qui entrainerait la destruction immédiate de la planète. Pourtant comme la seconde et la troisième guerre mondiale, la quatrième, sans exception aucune, se termine sur une frappe nucléaire de technologie nouvelle. Elle explosa dans l'Océan Atlantique, entraînant une vague de séisme et de tsunami instantanés détruisant tous les continents de la FLD :  Les Amériques, l'Europe et l'Afrique. L'humanité n'avait  jamais connue un tel désastre. L'humanité est aujourd'hui est au plus bas de sa décadence, elle vient de franchir un nouveau palier qui paraissait pourtant infranchissable. L'humanité se meurt. de John Lemasque, Fils de Eugène Lemasque.

Chapitre 1 : Le temps d'une guerre.

       
           En 2089, la troisième Guerre Mondiale s'acheva. Elle avait été causée par le présumé suicide d'un gouverneur dont la mort a été maquillé en meurtre. Par la suite, l'engrenage des relations diplomatiques engendra une troisième Guerre Mondiale. La France et sa République n’existaient plus que dans les livres d'Histoires. Le pays de la Marianne était tombé. Nous n'avions pas été battu en mer, ni sur terre, ni dans les airs mais dans les technologies de pointes. La valeur boursière générée par le groupe ultra-milliardaire "Pomme" était tellement importante que ce dernier avait pu s'acheter peu à peu l'Europe car il était devenu actionnaire de pays en pays. En effet, de fil en aiguille, le groupe avait aussi pris le contrôle de toute l'Amérique, celle du Sud puis le Nord en rachetant les dettes. Ils étaient de plus en plus influents à travers le monde et s'imposaient comme le nouveau leader du monde libre. Ses technologies bien que très coûteuses étaient devenues indispensables dans la vie quotidienne. Elles regroupaient tous les secteurs d'activité possibles et imaginables dans son champs d'action. De surcroît, même ceux non-exploités par l'Homme à l'époque. Ces avancées scientifiques et physiques représentaient le présent mais également le futur. Jamais je n'ai été aussi sûr dans mes propos. La firme transnationale détenait le monopole de la nourriture. Effectivement, l'air de l'atmosphère n'était plus respirable, la couche d'ozone avait disparu, et les terres étaient non-cultivables pour la plupart d'entre-elles. Les dernières terres cultivables se trouvaient en Amérique et en Asie. L'un hyper capitaliste vendait sa production à un prix trop élevé et l'autre hyper communiste distribuait sa production de manière inégale. Les gouverneurs se sont réunis pour mettre en place un sommet de "crise" afin de se mettre d'accord sur les prix et un fonctionnement d'un commerce nouveau d'ordre planétaire. Les dix gouverneurs les plus influents de chaque ordre étaient rassemblés afin de débattre à ce sujet. Au bout de 3 jours, un accord a été trouvé et était sur le point d'être signé lorsque soudain l'un des gouverneurs, le plus conservateur de tous, futdéclaré mort. La salle dont le plafond semblait infini,  tellement qu'il était par sa hauteur, était habillé par des drapeaux rouges à pointes dirigées sur la table ronde où siégeaient les gouverneurs. L'un de ces Drapeaux sur lequel était brodé les symboles de la FLD ainsi que le drapeau Franco-Italien, voyait en son milieu un homme dont le visage était pâle. Il semblait être là par hasard. On avait l'impression qu'il était suspendu tel un fruit à son arbre ensoleillé éclairé par des rayonnements solaires provenant du plafond sans fin. Les tensions se multipliaient, elles ne se faisaient pas discrètes et c'est ainsi que tout commença.  Les deux ordres se font la guerre pendant 7 jours, le bilan fut lourd. Plus150 millions de personnes sont décimées et les généraux ont décidé de façon raisonnable de signer la paix car les armes étaient trop destructices, "il y a trop d'armes et pas assez d'hommes" disait un général de la FLD.
           L'Homme voulait oublier cette atrocité et cette courte guerre menée sans cause humble. Les médias et la surinformation causés par ceux-ci entrainaient cette guerre dans l'oubli. Seulement quelques années suffirent pour faire la disparaître des sujets de conversation. Une guerre qui n'a même pas été inscrite dans les livres d'Histoire. Une infime minorité avait tirée une leçon de toute cette catastrophe causée par l'homme. Et à travers les générations, ces familles de la minorité intellectuelle, léguaient leur savoir et leur sagesse à la génération suivante. Et parmi ces familles, quelques membres seront les héros de l'humanité dont ma petite fille. de Eugène Lemasque, Mémoires de l’Apocalypse.

 Chapitre 2 : Terre ravagée, enfance perdue.



           "Depuis que je suis née, je n'ai jamais vu la couleur d'un ciel qui aurait été bleu. J'ai toujours habité sous un ciel magenta sombre. Les flammes et les cendres de cette quatrième Guerre Mondiale entraîneraient cette couleur nauséabonde d'après les scientifiques. Era est source de bonheur et d'espoir à ce que l'on dit. Père, nous a abandonné : ma mère, mon petit frère et moi. Il a eu la chance d'être tiré au sort pour partir vers la terre nouvelle. Il nous a promis qu'on serait de nouveau ensemble mais, d'après maman, nous ne le serons jamais. Que des bêtises ! Je ne suis pas née pour rien. Je ne veux pas crever sur cette putain de Terre qui ressemble déjà à un cimetière géant. Nous sommes les plus démunis et nous serons les premiers à mourir. Je n'ai jamais rien demandé au bon Dieu. Je n'ai pas voulu de cette vie. Maman me dit que la vie est précieuse et qu'elle vaut la peine d'être vécue. Pourtant, j'ai l'impression qu'elle souffre. Je dois être courageuse me dit-elle tous les jours. Mon courage se résume à travailler pour boire. Tous les matins, je pars avec le groupe mené par le voisin d'en face. Nous allons chercher l'eau dans les puits. Pour cela, il faut traverser un chemin sinueux et à moitié détruit par la guerre. Le sol est mou, c'est de la gadoue de béton causée par la pluie acide du matin. Nous devons descendre des marches, une bonne centaine, dirais-je. Ensuite nous pouvons enfin extraire l'eau du puits qui est bien évidemment infectée. Nous sommes donc obligés de la purifier. Cheminement logique à ce que l'on dit. Elle ne l'était pas à mes yeux. D'après ce que me raconte maman, l'eau est devenue chère pour ne pas dire trop chère. Maman me dit que de son temps, elle pouvait se balader dans les sommets. Là-haut, il y avait de la neige aussi blanche que la lumière qu'on aperçoit si rarement. Et lorsqu'elle fondait, on pouvait la boire et elle était fraîche. La neige ... J'aimerais tant en voir au moins une fois dans ma vie. Il paraît qu'à Era, il n'y a que ça, de la neige. Ces histoires que maman me raconte, je les aime bien. Elles me font rêver, elles me font voyager. J'aimerais plus tard, travailler dans l'Aérospatiale de la FLD. Il se dit qu'ils arrivent à construire un vaisseau pour un aller simple tous les cinq ans pour partir vers Era. Dans dix ans, je serais peut-être apte à y emmener maman et Derick, mon petit frère chéri. Les deux seuls amis de maman disent que je ressemble terriblement à papa. Apparemment, il était beau garçon. Il était blond aux yeux bleus, plutôt gaillard et débrouillard dans la vie. Il était très riche sur Terre, mais pas assez pour payer un voyage vers Era à toute la famille. Et puis maman a dit que ce n'était pas par hasard qu'il a été pris. C'est surtout parce-qu'il rentrait dans les critères physiques demandés d'après elle. Il devait être incroyablement beau. Mais maman me disait que c'était plutôt parce-qu'il était incroyablement blond. Je ne comprenais pas trop sa blague et j'avais beau me torturer la tête mais elle ne devait pas être très drôle, me disais-je. J'ai compris plus tard que des quotas de "race" basés sur des critères physiques étaient imposés pour ceux ou celles qui avaient été tiré au sort.
          Le soir de mes 15 ans soit hier, j'ai eu du mal à dormir. Il faisait chaud et lourd. Le ciel paraissait nous tomber sur la tête. Il était noir avec des soupçon de rouge à différents endroits. Il défilait, défilait ... défilait ... Parfois, j'avais l'impression de voir des formes là-haut. Puis subitement, je pensais à la fille du voisin d'à côté. Elle devait avoir le même âge que moi voir un peu plus âgée. La dernière fois qu'on s'est vu, son père lui a murmuré à l'oreille de manière audible : " ne t'approche pas d'elle ". Pourquoi ? Je ne le sais pas. N'empêche, qu'est-ce qu'elle était belle cette fille ! Ses cheveux bruns descendaient jusqu'au milieu de son dos. Sa robe d'un vert éclatant faisait ressortir ses yeux verts émeraudes. Elle était fine, et les traits de son visage inspiraient confiance. Elle semblaient être sympathique et douce mais pourtant elle avait l'air triste. Maman me disait toujours d'être méfiante à l'égard du voisin. Elle me disait que le père de Maure, ma voisine, était un fou. Que c'était à cause de lui, que Maure n'avait plus de mère. Je m'en contrefichais. A chaque fois que je l'a voyais, je l'enviais. J'enviais ses vêtements, ses yeux, ses cheveux et ses fossettes. Elle était en quelque sorte mon modèle. Lorsque son regard croisait le mien, dans un premier temps j'étais embarrassée puis par la suite, je souriais bêtement. J'étais tellement jalouse d'elle. J'étais même peut-être amoureuse d'elle ... Du moins, je l'enviais." de Stella Frankel, nom de petite fille : Lemasque.


          

 Chapitre 3 : Era, une terreur, un tyran.


7 ans plus tard ...

           Je suis si excitée à l'idée que le lendemain sera le jour tant attendu. Enfin, nous arriverons à Era. Je n'étais que stagiaire dans l'aérospatiale mais pourtant les juges m'ont décerné le prix de la meilleure invention et génie de la décennie ex aequo un autre génie, William Jin. Je suis la plus jeune à recevoir ce prix depuis la création du prix. C'est un comble pour une demoiselle de vingt-deux ans et trois-quart. C'est grâce à ma découverte que j'ai été nommée commandante-adjointe du capitaine du vaisseau que nous avions construit. Un vaisseau dont le moteur est appelé "Stellalux". Ce nom fait référence à celle qui l'a inventé, je me demande bien qui ça pourrait être. (rires). Era, terre de promesse ... Je lève la tête et regarde l'heure affichée sur le plafond : Tient ! Il est déjà deux heures du matin. On n'avait plus la notion du temps. Je vais aller me reposer. Demain sera grande et longue journée ... Vivement l'atterrissage ... de Stella Frankel, nom de petite fille : Lemasque.
          Elle regardait à travers les hublots du vaisseau. Elle semblait émerveillée. Non, elle l'était. La beauté de ces terres blanches redécouvertes de neige dépassait même celles de ses rêves. On voyait dans la prunelle de ses yeux la flamme d'une renaissance : celle d'une enfance manquée.

Demande de liaison holographique avec la station mère d'Era
          Stella demanda l'autorisation au capitaine, puis appuie sur un bouton afin de déclencher et accepter le contact.
"- Ici le général Fabio d'Era, veuillez vous identifier !
- Capitaine Ronald du vaisseau StarLux-2. Nous sommes de la planète Terre. Je demande autorisation d'atterrir sur Era.
- Combien de personnes sont présentes à bord, Capitaine Ronald ?
- Nous sommes un peu moins de 3000 passagers, mon général.
- Très bien. Autorisation accordée."

          L'atterrissage s'était fait dans de bonne condition sans réel turbulence. Nous avions été évacués dans le calme. Cependant, les militaires devaient se séparer des civils. Stella avait été avec les civils car elle avait oublié de remettre son uniforme à son réveil tellement qu'elle était excitée à l'idée d'être arrivée sur Era. Tous les civils ont été entassés dans une salle étroitement surveillée par des hommes armées jusqu'aux dents. Un grincement émanant de la porte blindée coulissante au fond de la salle se démarqua des cris de joie des civils à bord du de StarLux-2. Un homme en rouge avec une toque ovale peu commune entrait dans la salle. Il prononça un discours qui ne pouvait être réel à leurs yeux. Et pourtant, ce fut vrai. Tous ces civils seront désormais prisonniers ou esclaves et n'auront aucun droit en tant que citoyens Terriens. Les militaires seront tous réquisitionnés et la moindre résistance entraînait la mort. En une fraction de seconde, les cries de joies emplis de fraternité et d'amour devenaient des hurlements roques et des pleurs. Tant de rêves brisés, tant de désillusion, tant de haine envers le Gouverneur Joshua Ier. Si respectable, d'après les légendes qu'il a accomplies sur Terre, il n'est qu'en fait qu'une crapule, un tyran du nouveau monde. Les gardes d'Era frappaient avec violence tous ceux qui osaient s'opposer ainsi que certains innocents. Une fois que le silence du désespoir conquit la salle, le cri d'un homme frêle et âgé retentit : <<Ôyé retenez mes enfants, retenez ! "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit" Oscar Wilde ... >>
ZzzzzzFiouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu
          Un laser traversa la salle et frappe le corps du vieil homme qui tomba aussitôt. Cet homme était désormais un héros. Il venait de raviver les derniers espoirs des civils du vaisseaux terriens. Ils ne se laisseront pas abattre si facilement. Cependant, pour le moment, ils savaient tous qu'ils n'avaient pas les moyens de riposter et donc faisaient profils bas. de Maure Dupré, ex-voisine de Stella.